Conseil et Transformation, le Consultant 4.0
Pour s’adapter ou innover, l’entreprise est entrée dans un cycle de transformations 4.0 qui nécessite, sans doute plus qu’auparavant, de s’ouvrir à un accompagnement d’experts externes : le consultant.
Ce n’est pas une nouveauté mais aujourd’hui la rapidité d’évolution de la concurrence, des marchés et de la réglementation contraignent l’entreprise à rechercher l’aide de « couteaux suisses 4.0 ». Ces derniers doivent apporter un éclairage tout à la fois sur :
- La connaissance du domaine et de la concurrence
- La réglementation
- L’expertise métier au sein des directions confrontées à la transformation
- La connaissance des outils du marché et souvent des outils maison
- L’adaptation aux processus associés
- Si affinité,
* La maîtrise de tout ou partie du système d’information de l’écosystème
* Le monde de l’intelligence artificielle - Enfin, la nécessité d’être innovant tout en maîtrisant 2 ou 3 langues.
Par ailleurs, pour offrir la souplesse et l’agilité nécessaires à la réussite des projets de transformation, le consultant est également attendu comme :
Analyste...
Conseiller...
Expert...
Partenaire...
Organisateur...
Exécutant...
Communicant...
Pédagogue, formateur ou coach...
« Couteau suisse » 4.0 ?
Chaque jour, ces exigences, matérialisées dans des appels à prestations, illustrent les enjeux auxquels doivent répondre les cabinets de conseil pour aider leurs clients. Ces enjeux sont-ils insurmontables, sachant que le profil du consultant « couteau suisse » répondant à ces exigences n’existe pas, sauf perle rare, très rare ?
Pas forcément, car par capillarité, la force du consultant est de donner satisfaction aux demandes clients sans pour autant cocher toutes les cases. Posture, curiosité, capacité d’adaptation, expérience, niveau de formation, sens du service leur permettent, avec la méthode préconisée par leur cabinet de conseil, de développer un marché considérable.
Outre des questions économiques (équilibre de la masse salariale) et conjoncturelles (la transformation numérique), c’est surtout son positionnent au sein des organisations qui explique le développement du marché du consulting[i]. Le consultant n’est pas « couteau suisse » mais il sait capitaliser progressivement une expérience acquise dans des environnements variés. Il apporte ainsi :
- Une capacité à sortir de sa zone de confort à chaque nouvelle mission et à proposer des solutions parfois évidentes, car il apporte dans son bagage un œil neuf (ce qui n’apparait parfois plus de soi en interne)
- Une faculté à anticiper et à entreprendre, dans un espace-temps finalement relativement court (quand une partie des effectifs salariés réalisera une grande partie de sa carrière en interne)
- Une grande flexibilité au regard de la culture interne parfois rigidifiée
S’il sait être écouté et donner confiance, il peut, par son ouverture et son œil neuf, répondre aux limites du fonctionnement des entreprises. Fonctionnement qui, malgré l’ouverture à des méthodes de travail plus agiles ou plus innovantes, génère au fil du temps un silotage qui conduit à l’« entre soi» :
- Silo qui porte lui-même les germes de la routine
- «Entre soi» qui conduit à exclure ce qui n’est pas dans la culture, par exemple technologique
Ainsi, à un niveau global, ces mécanismes aboutissent, par exemple à rater des virages technologiques. Dans le domaine de la téléphonie, Microsoft et Nokia, leader de leurs marchés en 2000, n’ont pas su s’adapter à l’évolution de la technologie sur des segments où elles étaient pourtant attendues par de nombreux cabinets de conseil qui avaient senti le marché.
Microsoft, malgré une superpuissance pérenne, est dépassée par les GAFA[ii] ; Nokia (par ailleurs rachetée par Microsoft) a failli disparaître du marché, enfermée dans des choix technologiques et de partenariat. Parmi ces GAFA, Google et les petits acteurs de l‘époque étaient porteurs d’une philosophie différente et d’un choix visionnaire : celles des geeks, développeurs de logiciels libres et celle de la navigation tactile.
Choisir, c’est renoncer et réussir
A un niveau plus opérationnel, le client en charge d’une direction générale, d’un département ou d’un service doit pouvoir sortir de son cocon pour ouvrir son champ des possibles. Le recours au consultant est le moyen de lui offrir les solutions innovantes et de réussir la transformation dont il a la charge. C’est aussi le moyen d’éviter les écueils, de voir ce qui ne marche pas en interne et de partager ce qui se fait ailleurs…l’œil neuf
Bien sûr, ayant dû prioriser ses choix au regard des possibilités du marché, le client renoncera sans doute à son « couteau suisse ». Il choisira un consultant ayant le maximum de prérequis. La confiance réciproque sera l’ultime ingrédient de la réussite de cette collaboration.
[i] (Etude « Consult’in France » 2018 reprise par les Echos https://www.lesechos.fr/2018/05/la-croissance-du-marche-du-conseil-en-france-saccelere-encore-990575 )
[ii] GAFA est un acronyme désignant les quatre géants américains de l’Internet fixe et mobile que sont Google, Apple, Facebook et Amazon.